Cette fois malheureusement c’est vraiment le dernier livre d’Andréa Camilleri, il est mort ce 17 juillet à l’âge de 93 ans. Il était né en 1925 à Porto Empédocle en Sicile, la ville qu’il avait rebaptisée Vigata pour les nombreuses et passionnantes aventures du commissaire Montalbano. Camilleri et Montalbano vont nous manquer, surtout dans l’Italie du sinistre Salvini. Le fasciste Salvini est assurément l’anti-thèse de l’humaniste Camilleri, sceptique et intelligent, gourmet, amoureux de la vie, jamais fatigué de dénoncer l’injustice et la corruption mafieuse… Il nous reste tous ses livres, et ses combats à poursuivre.
« La pyramide de boue » Une enquête du commissaire Montalbano, de Andréa Camilleri, aux éditions Fleuve noir.
Une nouvelle enquête du commissaire Montalbano, toujours à Vigata la petite ville imaginée par l’auteur, mais qui pourrait très bien être Porto Empédocle au sud de la Sicile. C’est le sud mais il pleut des cordes sur Vigata, depuis une semaine et pour une bonne partie de cette histoire, de la flotte et de la boue partout, cela porte sur les nerfs de Montalbano. De plus, la dépression de sa compagne, seule quelque part sur le continent au nord, l’inquiète… Son âge qui avance, les premiers signes de la vieillesse, le perturbent, et c’est un Montalbano énervé et irritable que nous retrouvons, il lui arrive même, chose incroyable pour lui de perdre l’appétit… Rassurez-vous, il y a quand même de sacrés repas et des nouvelles recettes à découvrir.
Ce dernier livre de Camilleri débute par un cadavre en caleçon découvert sur un chantier interrompu, la compagne du mort, une jeune allemande, a disparue. Qui cherche à intimider des témoins et un journaliste enquêteur ? La Mafia n’est jamais loin dans les livres de Camilleri, et c’est de nouveau le cas, la bataille entre les deux familles qui se partagent la région fait des dégâts… C’est dans une société corrompue et déliquescente que le commissaire mène cette enquête, une nouvelle fois traduite avec un énorme talent par Serge Quadruppani. 
Utopie, résistance, bonne bouffe, à la votre, Bertrand