Poème sur la Zinzine

23082021

Aux combattants de la Zinzine pour leurs quarante ans d’existence.

 

Chagrin je déambule sur les trottoirs du temps.

Je vais mon chemin éperdu, le cœur aux abois.

Ma seule vraie compagnie est nichée dans le silence.

Parfois, un mot s’échappe comme fumée hors de l’âtre.

 

Je m’en vais suivre les sentiers perdus.

A l’abri des regards indiscrets je dépose mon obole.

De mots et de rêves ils jouent entre les herbes hautes.

Les saisons passent, ils demeurent en leur terrier.

 

Je ne suis qu’une ombre posée sur les marches de l’oubli.

Un fantôme de passage sur la terre des vivants.

Mes yeux pleurent toutes les âmes parties.

Toutes les âmes noyées sous les décombres sont mes hôtes.

 

C’était hier que je me rendais au sommet des collines.

Une table sur un sol bancal et le pichet de rouge posé.

Des micros d’amitié ouverts aux libres paroles.

C’était hier : que sont les amis devenus à l’ombre des chênes ?

 

Que sont nos rêves et nos espérances devenus entre les pierres sèches ?

Que sont nos désirs fous d’amour de révolution devenus ?

Ils sont là, intacts, lovés entre les mots qui s’égrènent.

Mots qui volent aux grands vents des utopies.

 

Je vais de mon pas désormais alourdi par les ans.

Ce n’est plus mon véhicule qui ne sait comment gravir la pente.

C’est moi qui me suis éreinté à semer des mots sans lendemain.

Je n’ai jamais cessé de lutter assumant mes erreurs.

Je n’ai jamais perdu de vue la boussole d’humanité.

 

Xavier Lainé 5 juin 2021

le studio de radio Zinzine

le studio de radio Zinzine

 

 

 




Soulèvement de la terre de Pertuis (84), samedi 29 mai 2021

26052021

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Les zapatistes nous rendent visite !

22042021

Pour la première fois, une délégation du mouvement zapatiste du Chiapas / Mexique (EZLN)  se rendra sur les cinq continents -en commençant par l’Europe à partir de mi-juin.

 Cette délégation sera composée d’un très grand nombre de compas- plus de cent cinquante qui arriveront par vagues-, membres de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), du Congrès national indigène-Conseil indigène de gouvernement (CNI-CGI) et du Front des peuples en défense de la Terre et de l’Eau des états de Morelos, Puebla et Tlaxcala (FPDTA-MPT).

L’objectif est de renforcer les luttes d’en bas et à gauche dans nos régions ainsi que de créer des réseaux avec leurs propres luttes. Il s’agit d’une organisation globale, émancipatrice et continue contre le capitalisme et le patriarcat.

Plus d’infoshttps://www.helloasso.com/associations/une-montagne-en-haute-mer/collectes/la-route-pour-la-vie-2021

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Soutien aux maraudeuses et maraudeurs

18042021

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Bonne année

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2021 l’année du cent cinquantième anniversaire de la Commune. Sur la photo la statue de Napoléon jetée à bas avec la colonne Vendôme, en uniforme de la garde nationale, Arthur Rimbaud. FB_IMG_1592572621162

Bonne année, utopie et révolution, Bertrand




17 novembre 2020

21102020

 Appel à une seconde vague d’action contre la réintoxication du monde

Dans la première moitié de l’année 2020, le déferlement viral aura provoqué un ralentissement inédit de la dévitalisation marchande de la planète. Au cœur du confinement s’est alors diffusée une lucidité partagée, mais trop souvent désarmée et isolée, quant à l’urgence de faire barrage in extremis à la production du désastre.

Le 17 juin dernier, alors que la machine se ré-emballait de plus belle, plus de 70 actions, blocages, rassemblements se sont déployés simultanément à travers le pays (1). Ils ont matérialisé un premier grand rebond de luttes de terrain contre la réintoxication de monde.

C’est pour donner une nouvelle fois corps à ce front commun, frappant par son énergie et sa diversité, qu’un ensemble de collectifs réunis le 30 août dernier à l’occasion d’un rassemblement sur la zad de Notre-Dame-des-Landes ont décidé d’appeler à une seconde vague d’actions coordonnées le 17 novembre prochain. 20201005_contrelareintox_17novembre_02-2-53587

Les mobilisations locales du 17 juin ont dessiné une première cartographie post-confinement des sites de production destructeurs qui doivent s’arrêter, d’espaces naturels – forêts, zones humides, terres cultivables, friches urbaines – qui ne doivent pas être artificialisés, des chantiers écocides qu’il faudra paralyser… Elles ont aussi révélé des dizaines d’endroits où des collectifs d’habitant-e-s se lèvent déjà localement contre l’absurdité de ces « aménagements du territoire ».

Le 17 juin n’a pas été sans lendemain. Des terres investies ce jour là à Dijon ou une vigie construite sur le quartier des Vaîtes à Besançon sont toujours défendues depuis. La zone sauvage du Carnet sur laquelle un rassemblement a eu lieu est maintenant devenue une zad et ses bétonneurs chancellent. Le projet menaçant la forêt du Madrillet à côté de Rouen et dont le chantier s’est retrouvé bloqué a été mis en suspens après coup. Une lutte contre un projet routier en Haute-Loire s’est relancée à cette occasion. Bien d’autres, comme celles sur l’avenir des terres de Gonesse, contre les nouvelles fermes-industrielles de 200 000 poulets dans le Finistère ou l’usine d’engrais de synthèse Yara vont se poursuivre….

Nous savons qu’obtenir des victoires concrètes nécessitera de revenir régulièrement sur ces lieux, d’en habiter certains, d’en faire muter d’autres, de continuer à se coordonner dans un mouvement qui ne peut être que mondial et de lancer de nouvelles vagues de mobilisations encore plus amples et déterminées. C’est seulement à cette condition que nous parviendrons peut-être à préserver des conditions d’existence désirables sur terre, pour nous comme pour le reste du vivant, hors du nihilisme économique.

D’autant que les trois derniers mois n’ont fait que confirmer le cynisme absolu des dirigeants politiques et des puissances économiques, au fur et à mesure que les signes explosifs des ravages du système se multipliaient. Aux feux de forêt gigantesques qui frappent tous les continents, aux sécheresses intenses qui menacent le système agricole dans son intégralité, à la publication des dernières simulations climatiques encore plus alarmistes (2), ils ont répondu par la reprise rapide du trafic aérien, des marchés financiers, de la spéculation sur la faim, et ce malgré l’épidémie. Aux licenciements massifs, à la précarisation de milliers de salarié-e-s laissés sur le carreau, ils ont répliqué par de nouveaux cadeaux aux entreprises, sans même envisager de contreparties sociales ou environnementales. À la catastrophe de Beyrouth, à l’annonce de l’extinction des deux tiers des espèces sauvages, à la révélation sur les rejets de Lafarge dans la Seine, ils ont répondu par la reprise de l’usage des néonicotinoïdes dans les champs, maintenu la production d’engrais au nitrate d’amonium et validé l’exportation dans le reste du monde des pires pesticides interdits en Europe. Face aux soulèvements mondiaux contre le racisme systémique et les violences policières, nous les avons vus malgré tout durcir encore les politiques sécuritaires.

Nous faisons face à des enjeux décisifs. 100 milliards d’euros vont être injectés dans l’économie française en deux ans sous forme de plans de « relance », pour faire vivre à tout prix le mythe de la croissance quelques années de plus, quelques mois peut-être, à un coût écologique et social désastreux. 78 nouveaux projets de « réindustrialisation » clés en main, court-circuitant les protections environnementales, sont déjà annoncés : bien souvent sur des sites encore non artificialisés. (3) L’acharnement dans un modèle prédateur ne peut représenter une perspective enviable pour celles et ceux qui souffrent déjà de l’exploitation, avec ou sans travail. Seules de profondes reconfigurations dans le rapport à la production et aux formes d’organisation sociale peuvent de nouveau offrir des perspectives d’activités et d’emplois porteuses de sens, que ce soit en ville ou dans les campagnes. Dans les dix prochaines années, un agriculteur sur deux va partir en retraite, et ce sont alors un quart des terres cultivables nationales qui vont changer de main. Sans une bataille foncière acharnée qui allie vocations paysannes et déterminations environnementales, elles iront soit à l’agrandissement des exploitations industrielles, soit à la bétonisation.

Nous pourrions rester effaré.e.s, enlisé.e.s dans le sentiment qu’il est déjà trop tard. Mais nous pouvons aussi parier sur la puissance d’un sentiment de révolte partagé et d’une exigence de conséquence qui puisse enfin bouleverser radicalement la donne. L’année a déjà été marquée par quelques victoires de luttes ancrées – liant résistances directes de terrain, mobilisations larges et recours juridiques : abandon d’Europacity sur les terres de Gonesse et de l’urbanisation menaçant les Lentillères à Dijon, du Center Park en gestation dans la forêt de Roybon et de l’A45 entre Lyon et Saint-Etienne… Nous devons passer un seuil.Misons fermement sur le fait qu’il devienne dorénavant de plus en plus difficile pour eux de légitimer des projets destructeurs de milieux vivants. Parions que partout où des luttes déterminées viendront y faire obstacle, nous les forcerons dorénavant à renoncer!

Quant à l’existant et dans la foulée des initiatives liées à l’anniversaire de l’explosion de Lubrizol (4), nous appelons les habitant.e.s des villes et des campagnes à informer et accentuer localement la pression sur les secteurs qui leur semblent le plus évidemment toxiques et dispensables : cimenteries, usines de pesticides ou productions de gaz et grenades de la police, industrie aéronautique, publicitaire ou construction de plates-formes Amazon sur des terres arables, unités d’élevage industriel, développements de l’industrie nucléaire, clusters développant la numérisation de l’existence et un monde sans contact avec le vivant…

Nous appelons à renforcer, chemin faisant, des liens avec les travailleurs qui dépendent économiquement de ces secteurs de productions et chantiers. L’urgence sociale, c’est de penser avec elles et eux les mutations possibles des activités nécessitant un maintien des revenus et droits acquis, les réappropriations nécessaires des lieux de travail, ainsi que les rapports de force à engager pour garantir des ressources pendant les périodes de transition.

Nous appelons donc enfin le 17 novembre à une seconde série d’actions, blocages, rassemblements et occupations contre les lieux de production, de fabrication ou de transformation ainsi que tout autre bâtiment ou infrastructure profondément nuisibles qu’il nous faut mettre à l’arrêt. Mais si nous visons sérieusement à nous défaire de pans conséquents du monde marchand, il nous faut conjointement nous doter des formes d’autonomies à même de répondre à nos besoins fondamentaux. Nous appelons donc également à des occupations de terres en villes ou dans les zones péri-urbaines pour des projets de cultures vivrières, ainsi qu’à des réquisitions d’espaces d’entraide, de soin, de redistribution et de création. Il n’y aura pas de « tournant » sans que l’on construise ici et maintenant des formes de vie pleines de sens et bien plus désirables que celles inféodées aux besoins du marché.

Ensemble, mettons un coup d’arrêt partout à leurs projets destructeurs !

Vous trouverez ci-dessous une liste des premiers collectifs, syndicats, associations, territoires en lutte co-signataires et engagés sur cet appel. Si vous souhaitez le signer aussi, nous envoyer un appel à mobilisation locale ou un texte d’analyse complémentaire, vous pouvez écrire à 17nov@riseup.net.

Pour plus d’infos et suivre les mobilisations autour du 17 novembre :

site : agir17.noblogs.org/ + facebook : agir17novembre

Premiers signataires : Youth for climate France- ZEA (13) – Confédération Paysanne – Gilets Jaunes Saillans (26) – Défense estuaire loire st nazaire (44) – DAL-Droit au logement – Attac France – des habitant.es de la zad de Notre-Dame-des-Landes (44) – Union syndicale Solidaires – La croissance tue ! – L’Amassada (12) – Bas les Masques – XR Nantes – L’assemblée libre des casse-noix (26-38)- - Réseau Citoyen de Surveillance Golfech-Blayais (82) – Pays de Retz Environnement (44) – Longo Maï Grangeneuve (04) – Résistance Ecologiste Rennes (35) – les Amis de la Terre France – Emancipation Collective – Notre Maison Brûle – Résilience – Extinction Rebellion France – Collectif antinucléaire de Vaucluse/CAN84 Coordination antinucléaire du sud-est/CAN-SE Mouvement contre le crime atomique/MCCA – Sortir du Nucléaire France – des opposant.es à Pierre & Vacances / Center Parcs – Le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) (95) – Youth For Climate Avignon Notre-Dame-des-Landes Poursuivre ensemble (44) – Espace autogéré des Tanneries (21) – XR Pour une Écologie Politique, Populaire et Sociale – La dérive social club (44) – la commune de Chantenay (44) – coordination antinucléaire du sud-ouest stop-golfech – la cagette des terres (44) – France Nature Environnement Haute-Loire (43) – Collectif Lutte des Sucs – ANV COP21 Montpellier (34) – Attac Alès Cévennes (30) – association contre le village de marques de souillac et de défense des habitants du quartier Viaduc Timbergues-Aubuges de Souillac (46) – Sauv-natur Saint-leu-la-foret (95) – Attac 44 – Asso’loucionne – cinémas Utopia – Radiaction – collectif La Croissance Tue – Les Jardins des Vaîtes (25) – Comité Bure en Retz (44à- ATTAC Rennes (35) – Vigilanceogm21 – ATTAC Reims (51) – ANV-COP21 Besançon (25) – XR Reims (51) – ATTAC Pays Malouin Jersey (33) – collectif Destocamine – Alternatiba Nantes (44) – GIGNV (44)- ATTAC 93 Sud – ATTAC Flandre – XR Pantin & Alentours – Attac Montpellier (34) – Attac Paris-Nord-Ouest – Enseignants pour la Planète – Mouvemen Provencau Regionalisto – syndicats Sud solidaires 44 – ATTAC Vendée (85) – Ensemble ! 34 – Attac Lille (59) – Partager c’est sympa – Collectif Citoyen  » Notre Parc N’est Pas à Vendre » – Youth for Climate Paris – Stop Nucléaire Besançon (25) – Free The Soil France – Attac 63 – XR Ile-de-France – Écocampus ENS (75) – Attac Landes Côte Sud – XR Tours (37) – Non aux JO 2024 à Paris – collectif de défense des jardins des vertus (Aubervilliers) – AGIR Belle Ile (56) – SUD-Rail Paris St Lazare – Youth For Climate île de France – Confluence pour Sortir du Nucléaire Informations Pesticide Belle Ile (56) – L’assemblée libre des casse-noix (26-38) – Les Riverains et et les Amis de Béner (Le Mans – 72) –Youth for Climate Grenoble (38) - Adieu Glacier (05)

 

 

 

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Zadenvies

4072020

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Le 30 août : Assemblée sur les suites du 17 juin et de nouveaux cycles d’actions contre la « Réintoxication du monde » 

 

ps : et la fête de radio Zinzine c’est le 12 septembre dans l’amphithéâtre de Grange neuve à Limans 04300

 




17 juin – Agir contre la réintoxication du monde

21052020

Nous avons aperçu pour la première fois dans nos existences ce qui serait encore possible si la machine infernale s’arrêtait enfin, in extremis. Nous devons maintenant agir concrètement pour qu’elle ne se relance pas.

—- Nous appelons en ce sens les habitant.e.s des villes et des campagnes à déterminer localement les secteurs qui leur semblent le plus évidemment toxiques – cimenteries, usines de pesticides ou productions de gaz et grenades de la police, industrie aéronautique, publicitaire ou construction de plateformes amazon sur des terres arables, unités d’élevage intensif ou installations de nouvelles antennes 5G, clusters développant la numérisation de l’existence et un monde sans contact avec le vivant, destructions de forêts et prairies en cours… Nous invitons chacun.e localement à dresser de premières cartographies de ce qui ne doit pas redémarrer, de ce qui doit immédiatement cesser autour d’eux, en s’appuyant sur les cartes et luttes existantes (1). Puis nous appelons le 17 juin à une première série d’actions, blocages, rassemblements, occupations… Viser sérieusement à se défaire de certains pans du monde marchand, c’est aussi se doter des formes d’autonomies à même de répondre aux besoins fondamentaux de celles et ceux que la crise sanitaire et sociale plonge dans une situation de précarité aggravée. Nous appelons donc aussi le 17 juin, dans la dynamique des campagnes covid-entraide et « bas les masques », à des occupations de terres en villes ou dans les zones péri-urbaines pour des projets de cultures vivrières, ainsi qu’à des réquisitions de lieux pour des centres de soins et redistributions. 

Alessandro Pignocchi

Alessandro Pignocchi

Certes, nous ne reviendrons pas sur les espèces disparues, les millions d’hectares de terres ravagées, de forêts détruites, sur les océans de plastique et sur le réchauffement planétaire. Mais de manière inédite dans le capitalocène, les gaz à effet de serre ont diminué partout ou à peu près. Des pans de mers, de terres ont commencé doucement à se désintoxiquer, tout comme l’air des villes suffoquées de pollution. Les oiseaux sont revenus chanter. Alors, pour qui se soucie des formes de vie qui peuplent cette planète plutôt que d’achever de la rendre inhabitable, la pandémie mondiale dans laquelle nous sommes plongé.es, en dépit de tous les drames qu’elle charrie, pourrait aussi représenter un espoir historique. Nous avons paradoxalement vu se dessiner le tournant que l’humanité aurait dû prendre depuis bien longtemps : faire chuter drastiquement la nocivité globale de ses activités. Ce tournant, même les incendies de territoires immenses, les sécheresses consécutives ou les déflagrations à la Lubrizol des mois derniers n’avaient pas réussi à nous le faire prendre.

Cependant, ce tournant que nous désirions tant, nous n’avons généralement pas pu l’éprouver dans nos chairs parce que nous étions enfermé.es. Car mis à part dans certains territoires ruraux et espaces urbains solidaires où existent déjà un autre rapport au collectif, à la production ou au soin du vivant, le confinement a été pour la majorité de la population le début d’un cauchemar. Une période qui renforce encore brutalement les inégalités sociales, sous pression policière. Et le drame absolu c’est que, malgré tout ce que la situation a de bouleversant, nos gouvernants n’en étaient pas moins déterminés à relancer dès que possible tout ce qui empoisonne ce monde et nos vies – tout en nous maintenant par ailleurs isolé.es et contrôlé.es dans des cellules numériques, coupé.es de ce qui fait le sel et la matérialité de l’existence.

Rien ne les fera bifurquer, si on ne les y contraint pas maintenant

Au cours des deux derniers mois, les exposés et tribunes se sont accumulés sur nos écrans à une rapidité inversement proportionnelle à notre capacité à se projeter sur des actions concrètes. Les analyses nécessaires ont été faites sur le lien entre cette épidémie et les flux économiques mondialisés et leurs dizaines de milliers d’avions, la déforestation et l’artificialisation des milieux naturels qui réduisent les habitats des animaux sauvages ou encore l’élevage intensif. Tout a été dit sur la dimension annonciatrice de la pandémie, sur la suite de confinements et de désastres à venir si nous n’en tirons pas les leçons. D’autant que la marche courante de l’économie et des productions sur lesquelles reposent notre mode de vie, va continuer à tuer dans les décennies à venir bien davantage et plus durablement que le covid-19 (2). Mais pour l’État et pour les lobbys agro-industriels, aéronautiques, chimiques ou nucléaires qui guident ses politiques, les conséquences à tirer de la crise sanitaire sont visiblement toutes autres. Ils en ont tout simplement profité pour faire sauter quelques lois environnementales et déverser des pesticides encore plus près des maisons, pour relancer la construction d’avions ou l’extraction minière en Guyane… Il est donc maintenant avéré qu’aucune crise, aussi grave soit-elle, ne les fera dévier du nihilisme absolu de leur obsession économique. Nous avons eu deux longs mois pour nous en rendre compte. A nous maintenant d’agir et d’y mettre fin.

Le gouvernement parle du mois de juin comme d’une « nouvelle marche » dans un déconfinement qui n’est pour lui qu’une remise en marche de l’économie et de la destruction du vivant. La seule « marche » sensée c’est au contraire d’agir concrètement pour l’arrêt des secteurs de productions les plus empoisonnants. Nous appelons donc à une première série de mobilisations simultanées le mercredi 17 juin.

Comment agir ?

Le déconfinement en cours doit être un élan historique de reprise en main sur nos territoires, sur ce qui est construit et produit sur notre planète. Il doit permettre de dessiner ce qui est désirable pour nos existences et ce dont nous avons réellement besoin. C’est une question de survie, davantage que toutes les mesures et tous les nouveaux types de confinements que l’on nous fera accepter à l’avenir. Cela signifie construire de nouvelles manières d’habiter le monde, chacun de nos territoires, mais aussi accepter de rentrer en conflit direct avec ce qui les empoisonne. Il y a des industries qui ne se sont pas arrêtées pendant le confinement et qui doivent aujourd’hui cesser. Il y en a d’autres qui ont été interrompues et dont l’activité ne doit pas reprendre. Cela ne pourra se faire sans constituer chemin faisant des liens avec les travailleurs qui en dépendent économiquement. L’urgence sociale c’est de penser avec elles et eux les mutations possibles des activités et les réappropriations nécessaires des lieux de travail. C’est aussi de contribuer à maintenir un rapport de force permettant de garantir les revenus pendant les périodes de transition et les besoins fondamentaux de ceux dont la crise aggrave encore la précarité. Nous n’atteindrons pas immédiatement toutes les productions qui devraient l’être. Mais il faut commencer, en stopper un certain nombre aujourd’hui pour continuer avec d’autres demain.

Nous appelons en ce sens, les habitant.e.s des villes et campagnes à déterminer localement les secteurs qui leur semblent le plus évidemment toxiques – cimenteries, usines de pesticides ou productions de gaz et grenades de la police, industrie aéronautique, publicitaire ou construction de plates-formes amazon sur des terres arables, unité d’élevage intensif ou installations de nouvelles antennes 5G, clusters développant la numérisation de l’existence et un monde sans contact avec le vivant, destructions de forêts et prairies en cours… Nous invitons chacun.e localement à dresser de premières cartographies de ce qui ne doit pas redémarrer, de ce qui doit immédiatement cesser autour d’eux, en s’appuyant sur les cartes et luttes existantes (1). Puis nous appelons le 17 juin à une première série d’actions, blocages, rassemblements… occupations…Viser sérieusement à se défaire de certains pans du monde marchand, c’est aussi se doter des formes d’autonomies à même de répondre aux besoins fondamentaux de celles et ceux que la crise sanitaire et sociale plonge dans une situation de précarité aggravée. Nous appelons donc aussi le 17 juin, dans la dynamique des campagnes covid-entraide et « bas les masques », à des occupations de terres en villes ou dans les zones péri-urbaines pour des projets de cultures vivrières, ainsi qu’à de réquisitions de lieux pour des centres de soins et redistributions.

Nous devons trouver des formes de mobilisations adéquates à la situation. Nous traversons une période où chacune d’entre elle peut avoir une portée décuplée. On peut initier beaucoup à peu (3) mais on doit aussi se donner les moyens d’être nombreux-ses. Nous nous appuierons sur la ténacité des zads, la fougue des gilets jaunes, l’inclusivité et l’inventivité des grèves et occupations climatiques d’une jeunesse qui n’en peut plus de grandir dans un monde condamné. Nous agirons en occupant l’espace adéquat entre chaque personne et pourquoi pas masqués.es quand cela s’avère nécessaire pour se protéger les un.es les autres, mais nous agirons !

Vous trouverez ci-dessous une liste des premiers co-signataires et engagés sur cet appel. Si vous souhaitez le signer aussi, nous envoyer un appel à mobilisation locale ou un texte d’analyse complémentaire, vous pouvez écrire à 17juin@riseup.net. Ils seront mis à jour et apparaîtront entre autres sur le site https://17juin.noblogs.org/ et la page facebook https://www.facebook.com/Agir17juin-101907081540247/ Merci pour tout relais !

Premiers signataires :  Youth For climate Paris, Génération Climat, Notre-Dame-des-Landes Poursuivre Ensemble, Revue Parade, Extinction Rebellion Pepps, Union Syndicale Solidaires, Solidaires 44, Sud Rail, le Front de mères, Partager C’est sympa !, des habitant.e.s de la zad de Notre-Dame-des-Landes, Youth for Climate Lyon, Espace autogéré des tanneries, la Cagette des terres, Assemblée des écologistes en lutte, Attac 44, la commune de Chantenay, Collectif pour le Triangle de Gonesse, la Dérive social club, Longo Mai Grange Neuve, Pour une Ecologie Populaire et Sociale, RISOMES (Réseau d’Initiatives Solidaires Mutuelles et Ecologiques), des opposant.es aux projets de Center Parcs en Isère, Jura et Saône-et-Loire, collect’IF paille, Exctinction Rebellion Nantes, groupe Marcuse, La Mine  collectif Cévenol membre du réseau HALEM, Attac Flandre, Cinémas Utopia, Coordination antinucléaire du Asud-est/CAN-SE, Collectif antinucléaire de Vaucluse/CAN84, ABC’éditions Ah Bienvenue Clandestins ! appel_17_juin_2020_v_0-2-494ec

(1) on peut aller chercher pas mal d’infos dans la carte superlocalhttps://superlocal.team/

(2) multiplication des cancers dus aux pesticides et aux substances toxiques, surpoids, diabète et hypertension tous trois liés à l’alimentation industrialisée (qui touche un tiers de l’humanité et se trouve être aussi la principale co-morbidité des malades atteints du covid-19), morts prématurés de la pollution atmosphérique, résistance bactérienne liée à la surconsommation d’antibiotiques, et à une échelle autre qu’humaine, effondrement de la biodiversité, sixième extinction de masse, un milliard d’animaux tués dans les incendies australiens sans fin l’été dernier.

(3) voir par exemple le lien vidéo sur l’occupation d’une cimenterie Lafarge par « partagez c’est sympa » peu de temps le début du confinement : https://blogs.mediapart.fr/partager-cest-sympa/blog/110320/fin-de-chantier-lafarge-est-bloque et d’autres

 

 




Rencontre à la Zinzine

5122019

Samedi 14 décembre 2019 grande réunion pour discuter du présent et de l’avenir de radio Zinzine, avec les auditrices et auditeurs, amies et amis de radio Zinzine. L’occasion aussi de parler du monde dans lequel nous vivons, des révoltes en cours aux quatre coins de notre planète, de l’état dégradé de cette même planète et de tout ce qui nous passera par la tête…22021

C’est le samedi 14 décembre à partir de 15h00 à la Ferme de Grange neuve à 04300 Limans. 

A bientôt, utopie, résistance, Bertrand




Manif sur la ZAD samedi 26 octobre 2019

25102019

 

Pour la défense des terres communes, pour soutenir les installations paysannes, les manières de vivre et d’habiter qui perdurent dans le bocage, nous appelons à une mobilisation

 le samedi 26 octobre prochain à 11h00 au carrefour de la Saulce sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. image

infos : zad.nadir.org

 







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