Que crève le capitalisme

9102020

Ce sera lui ou nous un livre de Hervé Kempf aux éditions du Seuil

Face à l’enjeu planétaire le titre est à la hauteur. Un excellent bouquin qui file la pêche et donne envie d’y croire, reste encore à convaincre quelques-unes et quelques-uns. Je vous conseille la lecture de cet essai de Hervé Kempf, fondateur du site Reporterre. « La catastrophe écologique est aujourd’hui enclenchée, la crise du coronavirus a fracturé le monde entier. Un responsable : le capitalisme… L’oligarchie est aujourd’hui une caste criminelle. On ne la convaincra pas, on la contraindra. » Screenshot_20201005_185306

« Que crève le capitalisme, mes amis ! Que crève cette baudruche immonde, ce monstre stupide, cet ivrogne insatiable, ce meurtrier insensible, ce violeur impénitent, cette ganache ventripotente, ce concept délirant, cette histoire subclaquante, mais oui qu’il crève, ce fatum puant, ce cauchemar de toxicomane, qu’il disparaisse, le capitalisme, corps malade éventré des plaies de la Terre, ver immonde qui ne survit que de l’anéantissement de la vie, tumeur métastatique, élixir trompeur des rêves impossibles, virus mortifère, gredin, chenapan, criminel, boudin gras et suintant, bulldozer métallique et sans pitié, cyber caché et pervers, qu’il crève, et que vivent les sans-abris, que dorment les sans-logis, que se rassasient les affamés, que coure le léopard, que transpire la jungle, que sourie la mère, que vive enfin le monde, que l’horizon s’éclaire, que la lumière revienne… »

Utopie, résistance, courage on va y arriver, Bertrand

 




Le réveil de l’utopie

30072020

De Jean-Louis Laville et Michèle Riot-Sarcey aux éditions de l’Atelier41UT6AtJ7BL._SX331_BO1,204,203,200_

« Bien sûr, les soulèvements actuels sont tous différents: chaque conflit est inscrit dans une histoire propre, une culture spécifique. Mais si aujourd’hui, simultanément ou presque, dans plusieurs parties du globe, les mouvements se répondent autour du thème de la liberté,si les frontières religieuses et ethniques disparaissent sous la pression des voix populaires à l’unisson qui réclament plus de justice sociale et la démission des pouvoirs corrompus au Soudan, au Liban, en Irak ou en Algérie, c’est qu’il y a vraiment quelque chose de pourri dans le royaume du néolibéralisme mondialisé. Et si au Chili la population se réveille d’un long silence imposé par la violence d’Etat, et qu’en France, une catégorie sociale non identifiée, composée d’hommes et de femmes, retrouve sa dignité sur les ronds-points et maintient sa rébellion malgré tous les diagnostics, c’est que la démocratie proclamée n’est tout simplement pas vraie. »




Jean Etienne Troubade

27042020

Nous allons fêter le 270 ème anniversaire de la naissance du philosophe Jean Etienne Troubade, le 11 mai 1750. L’occasion en ces temps difficiles de lire ou relire son célèbre Essai sur la méthodologie du déconfinement social.

le studio de radio Zinzine

le studio de radio Zinzine

 

Utopie, résistance et philosophie, Bertrand




Révolution

30012020

De Ludivine Bantigny, éditions anamosa, collection Le mot est faible.

chaque fois, il s’agit de s’emparer d’un mot dévoyé par la langue au pouvoir, de l’arracher à l’idéologie qu’il sert et à la soumission qu’il commande pour le rendre à ce qu’il veut dire. Cette fois il s’agit du mot Révolution. Ludivine Bantigny est maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen. Son dernier ouvrage est L’œuvre du temps aux éditions de la Sorbonne, 2019.

Révolution est un petit livre qui fait plaisir et va certainement réchauffer le cœur de celles et ceux qui aiment encore le mot révolution. Un livre à prêter, à offrir, à faire connaître, un livre qui réhabilite ce mot que l’actuel Président de la République avait volé et pervertit, en en faisant le titre d’un livre programme durant sa campagne électorale. Un programme qu’il nous assène aujourd’hui à grands coups de matraque et de grenades… OIP

Extraits : L’évènement révolutionnaire bouleverse le rapport à l’histoire, au passé comme au futur. Car ce qui arrive survient parfois en contradiction frontale avec ce que l’on attendait. Une telle collision conduit à revisiter le passé et offre de concevoir l’avenir à nouveaux frais. Avec la révolution, le temps est « hors de ses gonds » ; il s’emplit de créativité et de futurs à imaginer.

Rosa Luxemburg reconnaît à son tour : « Nous sommes campés sur ces défaites et nous ne pouvons renoncer à une seule d’entre elles, car de chacune nous tirons une portion de notre force, une partie de notre lucidité ». Et même lorsque, in fine, en ce mois de janvier 1919, « l’ordre règne à Berlin », face au pouvoir « socialiste » qui la trahira, à la soldatesque qui l’assassinera, Rosa Luxemburg fait dire à la révolution, comme un défi à l’éternité : « j’étais, je suis, je serai ».

Victor Leduc retrace aussi dans l’histoire de son engagement toute une économie morale liée aux injustices sociales – dignité, révolte contre l’inégalité, ressentiment contre les dominants : « On ne peut être riche innocemment. Sans avoir lu Marx, j’ai puisé cette conviction dans le folklore familial. Ceux qui ont souffert de l’injustice, les spoliés, les humiliés, les opprimés ont droit à la réparation sinon à la vengeance. Se résigner à l’inégalité, à accepter sans réagir le règne des possédants, la tyrannie des puissants, est la pire des lâchetés ».

A propos de la Commune de Paris en 1871 : Pour la première fois, de simples ouvriers s’emparent du pouvoir. Pour la première fois, c’est un gouvernement du peuple pour le peuple. Les mesures prises sont à l’avenant : remise des loyers, suppression du travail de nuit chez les compagnons boulanger, interdiction des retenues sur salaires dans les administrations et les ateliers, moratoire au mont-de-piété, création de Bourses du travail, suppression de l’armée permanente, élections et révocabilité de tous les responsables et élus, obligation, gratuité et laïcité de l’enseignement, séparation de l’Eglise et de l’Etat, transformation des fabriques abandonnées en coopératives ouvrières… Le 10 avril 1871, la guillotine est incendiée, symbole d’une dissociation entre la révolution et la mort, entre l’espoir et le châtiment. Mais au delà, Marx et l’Internationale jugent que la plus importante réalisation de la Commune, c’est d’avoir existé : c’est d’avoir prouvé sa possibilité. Même si la répression a été féroce, comme la disqualification obsédante et acharnée.

Je vous laisse lire le reste des cent pages de cet excellent petit livre. Utopie, résistance et révolution, à la vôtre, Bertrand

 

 




Le rôle des femmes dans la révolution Syrienne

13112019

19 femmes de Samar Yazbek, aux éditions Stock

Ce livre est le résultat des entretiens réalisés par l’auteure avec 19 femmes syriennes, dans leurs pays d’asile ou à l’intérieur du territoire syrien. Dix neuf femmes qui avaient entre 21 et 77 ans, qui viennent chacune d’un lieu différent de Syrie, de confessions différentes ou sans confession, qui ont eu des engagements politiques, ou pas pour la plupart, avant la révolution. Qui toutes racontent ce qu’elles ont vécu et subit, leur révolution, leur guerre, leur calvaire, qui toutes racontent leur désespoir aujourd’hui. Ce livre est important parce qu’il montre l’immense place qu’ont prise les femmes dans la révolution syrienne. Comme d’habitude cela sera nié ou occulté par ceux qui raconteront l’histoire. Et pourtant, que leur engagement fût grand, généreux, sans calcul, sans arrières pensées… L’espoir qui malgré tout persiste aujourd’hui provient du souvenir de cet engagement. Un livre pour l’Histoire.

« Malgré tout, la révolution a fait de moi une personne nouvelle, elle m’a donné une âme, une expérience, une force. Elle m’a permis de sortir des carcans imposés par notre société. Nous ne sommes pas coupables de la guerre qui a éclaté ensuite. La responsabilité en incombe au régime d’Assad, à ses alliés, aux interventions régionales et internationales. » Sara, 21 ans au début de la révolution. 19 femmes

Pour ne pas oublier, résistance, utopie, Bertrand




Jack Kerouac

21102019

« Les fous, les marginaux, les rebelles, les anticonformistes, les dissidents… Tous ceux qui voient les choses différemment, qui ne respectent pas les règles. Vous pouvez les admirer ou les désapprouver, les glorifier ou les dénigrer. Mais vous ne pouvez pas les ignorer. Car ils changent les choses. Ils inventent, ils imaginent, ils font avancer l’humanité. Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent. »

Jack Kerouac est mort le 21 octobre 1969 

à lire ou relire

à lire ou relire

à voir ou revoir

à voir ou revoir

 

 

 




Baudelaire et Apollonie

12082019

Un roman de Céline Debayle aux éditions Arléa

D’abord ce prénom, Apollonie, donne envie d’en savoir plus. Puis cette histoire d’amour entre Charles Baudelaire et Apollonie Sabatier, le poète a été dingue de celle qui était appelé la Présidente, cela dura cinq ans et se traduisit par dix poèmes dans les Fleurs du mal. Baudelaire fut amoureux cinq ans d’Appolonie mais ne fut son amant qu’une fois. C’est cet unique rendez-vous charnel que raconte avec brio ce livre, puis l’échange de lettres qui en suivit. Le poète n’est pas franchement sympathique, misogyne, sombre, pénible… Appolonie est beaucoup plus marrante et nous fait balader dans le Paris littéraire et artistique du milieu du dix neuvième siècle. 

ApollonieExtrait de l’un des dix poèmes, Le flambeau vivant 

Ils marchent devant moi, ces Yeux pleins de lumières,

Qu’un Ange très savant a sans doute aimantés ;

Ils marchent, ces divins frères qui sont mes frères,

Secouant dans mes yeux leurs feux diamantés.

 

Me sauvant de tout piège et de tout péché grave,

Ils conduisent mes pas dans la route du beau ;

Ils sont mes serviteurs et je suis leur esclave ;

Tout mon être obéit à ce vivant flambeau.

 




Les Enténébrés

6082019

Un roman de Sarah Chiche aux éditions du Seuil

Ce roman commence en 2010 par la vague de chaleur exceptionnelle qui s’est abattue sur la Russie, ruinant la récolte de blé. Le prix du blé s’envole provoquant des famines un peu partout dans le monde. Ces famines provoquent alors le Printemps arabe et son lot de révoltes. Le peuple syrien se fait massacrer par son dictateur. En 2015, les syriens par centaine de milliers fuient vers l’Europe.Sarah, psychologue française comme l’auteure de ce livre, est à Vienne en Autriche pour écrire un article sur les conditions d’accueil des réfugiés… Elle rencontre Richard, un musicien célèbre, pour les deux démarre un amour fou, mais Sarah aime toujours son mari. Deux histoires d’amour intenses, éprouvantes, qui vont la mener très loin et faire resurgir le passé des femmes de sa famille. La mère de Sarah, sa grand-mère, son arrière grand-mère, toutes internées, minées par le même mal.

L’histoire familiale se mêle à l’histoire générale et nous allons de la fin du dix neuvième siècle à la catastrophe climatique de ce début de millénaire, en passant par la seconde guerre mondiale et les indépendances en Afrique. Un livre passionnant, qui provoque une multitude de questions, et ne laisse pas indifférent, ni tranquille. Troublant aussi, roman ou biographie ? On ne sait plus lorsque l’un des personnages répond méchamment à Sarah, n’oublie pas de mettre cette scène dans ton prochain roman…  Les-entenebres




Le dernier livre de Andréa Camilleri

23072019

Cette fois malheureusement c’est vraiment le dernier livre d’Andréa Camilleri, il est mort ce 17 juillet à l’âge de 93 ans. Il était né en 1925 à Porto Empédocle en Sicile, la ville qu’il avait rebaptisée Vigata pour les nombreuses et passionnantes aventures du commissaire Montalbano. Camilleri et Montalbano vont nous manquer, surtout dans l’Italie du sinistre Salvini. Le fasciste Salvini est assurément l’anti-thèse de l’humaniste Camilleri, sceptique et intelligent, gourmet, amoureux de la vie, jamais fatigué de dénoncer l’injustice et la corruption mafieuse… Il nous reste tous ses livres, et ses combats à poursuivre. 

« La pyramide de boue » Une enquête du commissaire Montalbano, de Andréa Camilleri, aux éditions Fleuve noir.

Une nouvelle enquête du commissaire Montalbano, toujours à Vigata la petite ville imaginée par l’auteur, mais qui pourrait très bien être Porto Empédocle au sud de la Sicile. C’est le sud mais il pleut des cordes sur Vigata, depuis une semaine et pour une bonne partie de cette histoire, de la flotte et de la boue partout, cela porte sur les nerfs de Montalbano. De plus, la dépression de sa compagne, seule quelque part sur le continent au nord, l’inquiète… Son âge qui avance, les premiers signes de la vieillesse, le perturbent, et c’est un Montalbano énervé et irritable que nous retrouvons, il lui arrive même, chose incroyable pour lui de perdre l’appétit… Rassurez-vous, il y a quand même de sacrés repas et des nouvelles recettes à découvrir.

Ce dernier livre de Camilleri débute par un cadavre en caleçon découvert sur un chantier interrompu, la compagne du mort, une jeune allemande, a disparue. Qui cherche à intimider des témoins et un journaliste enquêteur ? La Mafia n’est jamais loin dans les livres de Camilleri, et c’est de nouveau le cas, la bataille entre les deux familles qui se partagent la région fait des dégâts… C’est dans une société corrompue et déliquescente que le commissaire mène cette enquête, une nouvelle fois traduite avec un énorme talent par Serge Quadruppani. téléchargement

Utopie, résistance, bonne bouffe, à la votre, Bertrand

 




Un nouveau livre de Leonardo Padura

18052019

« La transparence du temps » aux éditions Métailié

Un nouveau livre du cubain Leonardo Padura, c’est toujours un grand plaisir, cela ce vérifie une nouvelle fois avec celui-ci. La Havane en 2014. Mario Conde, l’ancien flic qui approche la soixantaine, a un méchant coup de blues. Il vieillit et n’aime pas ça, trop de ses proches partent ou veulent partir pour voir ailleurs si c’est mieux. Sa ville et son ile sont en pleine décrépitude, comment vivre avec une retraite ou un salaire de misère… C’est un ancien ami de lycée, Bobby, qui va réveiller l’instinct de détective de Conde, un ex-amant lui a volé une mystérieuse statue de la Vierge noire. L’enquête beaucoup plus compliquée que prévu, s’oriente vers les marchands d’art de La Havane, un milieu qui a su profiter de l’ouverture économique de Cuba, ici pas de pauvreté, mais des dollars américains à la pelle. Il y a des morts, et la police, la vraie, s’en mêle. Comme toujours dans ses livres, Leonardo Padura nous entraine pour un grand voyage à travers l’histoire. Cette statue de la Vierge noire est plus que mystérieuse, elle est très très ancienne et a de redoutables pouvoirs. Nous la suivons du treizième siècle durant les croisades, jusqu’au vingt unième siècle à Cuba, en passant, entre autre, par la guerre d’Espagne en 1936. Un tourbillon d’histoire, un grand roman plein d’humour noir et de mélancolie, mais aussi de grandes bouffes entre amis où le rhum coule à flot… Padura 







Kyziah au Sénégal |
" COUREUR DES BOIS " Le bl... |
TSTL : Technicien Supérieur... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | La Réserve opérationnelle d...
| Think Tank Populaire
| les Couêts Bouguenais